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Les mécanismes secrets du calcul et de l’Enigma Article dans la Nouvelle République le 12/04/2014

arithmometreLa première a révolutionné le travail des comptables au XIX e siècle. La seconde cryptait les messages de l’armée nazie. Leurs secrets ont été très convoités.

Cloc cloc cloc. 257 X 9 : 2313. Plus d’un siècle et demi après sa fabrication, l’arithmomètre de Thomas tourne encore comme une horloge. Il faut dire qu’à 500 francs-or (environ 10.000 €) les clients attendaient de la qualité, à défaut de comprendre son fonctionnement. Cette belle machine de bois et de laiton n’a plus aucun secret pour Valéry Monnier. Ce collectionneur de région parisienne fait partie de la soixantaine de passionnés réunie jusqu’à ce soir à Montmorillon, par l’association Écriture et calcul. Une bonne centaine de machines à écrire et à calculer, très originales ou ancienne pour la plupart, sont visibles cet après-midi.

L’arithmomètre mis au point en 1820 par Thomas de Colmar fut le premier du genre fabriqué en série et commercialisé, à partir de 1850. « Il a régné sans partage jusqu’en 1890 dans les banques, les assurances, etc, explique le collectionneur (1), puis son principe a été copié par la concurrence, qui a produit des machines plus petites et surtout moins chères ».

Volée aux Allemands

Les secrets de l’Enigma ont aussi été très convoités. On s’est férocement battu pour les dérober et renverser le cours de la Seconde Guerre mondiale. Cette machine cryptait les communications des armées allemandes, avec trois niveaux de codage donnant des milliards de combinaisons pour mélanger les lettres. « 40.000 exemplaires ont été fabriqués, mais les opérateurs avaient ordre de les détruire, il en reste donc assez peu », explique Edmond Kern, collectionneur alsacien de machines à écrire. « Un jour, un ami m’a donné des vieilles machines qui traînaient dans une cave. Quand j’ai vu ce que c’était, j’ai eu des palpitations. »
D’autant plus qu’elle a une histoire surprenante : « Le beau-père de mon copain était garde-forestier, il a volé cette machine aux soldats qui occupaient sa maison et il l’a cachée. » On suppose que le soldat transmetteur délesté de son outil a passé un sale quart d’heure.

Quasiment complète, il y a même encore les petites ampoules de rechange, l’Enigma d’Edmond Kern sera bientôt confiée à un collectionneur autrichien pour être restaurée et remise en état de marche. « Nous pourrons nous envoyer des messages codés », s’amuse Edmond. Amicaux cette fois.

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Exposition gratuite, ouverte de 15 h à 17 h 30 uniquement.

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